Le premier emplacement de Humboldt est une belle terre d’une superficie de 80 acres situées à 11 km au sud-ouest de Humboldt à l’endroit où a été construite la première station télégraphique de Humboldt en 1878. L’importance de cette terre a plusieurs facettes parce qu’elle a joué un rôle important dans l’histoire canadienne des communications, du transport, de la résistance du Nord-Ouest de 1885, des relations avec les Premières Nations et les Métis et de la colonie de la Saskatchewan. En été, les visiteurs peuvent parcourir des sentiers de randonnée soigneusement entretenus sur cette terre.

Pendant la résistance, les troupes fédérales arrivent à la station télégraphique de Humboldt, commandées par le lieutenant-colonel George Denison, et attendent les ordres du général Middleton. Denison remarque que Humboldt est la fin de la ligne télégraphique, et la station joue un rôle déterminant dans les communications pendant la résistance. Le général Middleton envoie des messages à Humboldt par des soldats à cheval, et Denison les transmet à Ottawa.

Le 23 mars 1885, le Winnipeg Daily News annonce que le soulèvement signalé de Riel à Carlton, annoncé par des messages acheminés à partir de Humboldt dans les Territoires du Nord-Ouest, à partir d’où les lignes sont coupées, suscite beaucoup d’enthousiasme… […] les lignes télégraphiques ont été coupées au nord-ouest de Humboldt, interrompant ainsi les communications et obligeant le recours aux soldats à cheval pour transmettre les messages.

Whitecap, le chef des Sioux du Dakota de Moose Woods, est détenu au premier emplacement de Humboldt comme prisonnier du gouvernement après la chute de Batoche. Il sera accusé de haute trahison parce qu’il était présent dans le quartier général des Métis, et parce qu’il était le seul Indien membre du conseil exécutif de Louis Riel. À son procès tenu à Regina le 18 septembre 1885, Whitecap a un témoin blanc, Gerald Willoughby de Saskatoon, capable de s’exprimer en Dakota. Willoughby déclare que le chef et sa bande ont été enlevés de force de leur réserve et emmenés à Batoche par un groupe important de Métis au début du mois d’avril et que les habitants de Saskatoon ont été incapables d’empêcher cet enlèvement. De plus, il décrit Whitecap comme un Indien loyal qui est toujours bien reçu dans les maisons du district.

Ce témoignage a probablement sauvé Whitecap de la condamnation. En fait, selon les notes existantes du ministère de la Justice prises pendant le procès, le procureur de la Couronne reconnaît en privé que Whitecap se trouvait à Batoche contre sa volonté. Le jury arrive à la même conclusion : après seulement 10 minutes de délibérations, il prononce un verdict de non-culpabilité. Le juge Richardson, qui sermonne normalement l’accusé avant de présenter la sentence, semble surpris par l’acquittement et il se contente de déclarer : « Vous êtes libre maintenant. »

Nous remercions Bill Waiser, du département d’histoire de l’Université de la Saskatchewan, pour les renseignements sur le chef Whitecap.

Les troupes quittent Humboldt après la bataille le 9 juillet 1885. Voici ce que Denison écrit dans son ouvrage intitulé Soldiering in Canada : Recollections and Experiences, paru en 1901 : [Traduction] « Nous avons quitté Humboldt, par un petit matin blême. La colonne se composait du garde du corps et du bataillon provisoire, composés de soldats du 12th York Rangers et du 35th Simcoe Foresters, commandés par le lieutenant-colonel W. E. O’Brien. Les deux corps d’armée défilaient si bien que je les ai surnommés ma « cavalerie à pied ». Nous avons quitté Humboldt à 8 h le 9 juillet et nous sommes arrivés à Fort Qu’Appelle à 11 h le 13; une distance d’environ 140 milles parcourue en quatre jours et trois heures.

Ce lieu comprend une aire accessible au public où sept maquettes racontent l’histoire de l’endroit. En 2012 a eu lieu une cérémonie du lever du drapeau avec les membres du régiment de la Governor General’s Horse Guards, au campement militaire, où le lieutenant-colonel Denison avait posté son régiment. On a procédé au lever du drapeau du Governor General’s Horse Guards de même que de l’Union Jack pour souligner la première fois, depuis 127 ans, que ses soldats foulaient le sol de leur campement pendant la résistance du Nord-Ouest de 1885. En 2013, deux œuvres d’artistes ont été créées en vue de commémorer davantage le premier emplacement de Humboldt. Murray Cook a créé une œuvre en métal représentant une cabane en bois rond, et Don Wilkins, une œuvre en métal représentant la charrette de la rivière Rouge. Le président de la Métis Nation of Saskatchewan, Robert Doucette, a présenté un drapeau des Métis, qui flotte à côté de la charrette de la rivière Rouge. En 2016, une réplique de la ligne télégraphique a été ajoutée sur le lieu historique, et un projet de rétablissement de la végétation indigène est en cours en vue de remettre le lieu très près dans l’état où il était initialement.

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